Les légendes, les mythes, la fable, sont comme des réservoirs profonds où dorment le sang et les larmes des peuples (Baudelaire).

dilluns, 26 de gener del 2015

LOS PESCAFINS DE VENÈRCA

 Cadun amb’una canavèra,
Nos anirem long del canal…
(aire conegut)

       
  Quatre òmes maridats se retròban per pescar.

Lo primièr :

-      Avètz pas idèa de çò qu’ai degut far per poder èsser aquí aqueste matin : prometèri a la femna que la dimenjada venenta anavi pintrar l’ostal tot.

-      Vai te’n vai ! fa un autre, es pas res aquò. Ieu deguèri prometre d’anar botiquejar amb ela, de crompar una farda e un anèl macarèl !

-      Volètz rire, diguèt lo tresen : ieu me calguèt engatjar de tornar adobar la cosina, l’electrodomestic cap e tot !

Lo quatren polsava pas brica.
   
    -   E tu ?


    -   E ben ieu, quand lo despertador tindèt a cinc oras, m’acerquèri d’ela e li diguèri : « Miga, te desiri. » Ela me respondèt : « Mas mon amic, deves pas anar a la pesca ? »

AUSCHWITZ


27 de genièr de 2015, setanta annadas fa : la liberacion del camp d'Auschwitz.



QUAL JORNALISTA GAUSARÀ PAUSAR A LA BLONDASSA LA QUESTION DE SABER ÇÒ QUE NE'N PENSA ?

dissabte, 17 de gener del 2015

diumenge, 11 de gener del 2015


JE MANIFESTERAI...



Je manifesterai, le cœur et la colère gros, mais en prenant soin d’éviter les infréquentables. Je ne veux pas, je le redis, partager ce deuil et cette douleur avec eux.
Les monstres qui ont commis ce crime inqualifiable au siège de Charlie Hebdo, l’hebdo insoumis, provocateur et tendre, antiraciste, humaniste ; sont des hommes formatés par des courants religieux fascisants, par des Etats théocratiques « fondamentalistes », « amis de la France », pour faire taire l’esprit critique, l’humour, l’anticonformisme, la pensée libre, la laïcité, la création sans rivages... Ils n’ont aucune excuse.
J’ai du mal à concevoir que des hommes aient pu à ce point s’aliéner, s’avilir, se fanatiser, se laisser manipuler, s’animaliser, pour produire une telle barbarie.
Je suis en deuil. Le crime de ces assassins vise notre République, celle des Lumières, du contrat social, des droits de l’homme, de l’égalité entre eux, de la liberté pleine et entière... Cette « gueuse » que sociaux et néolibéraux n’ont de cesse, depuis plus de trente ans, de dépecer, de démonter, d’affaiblir par l’explosion des inégalités, le communautarisme, l’instrumentalisation du racisme, la concurrence à tout crin, par le rabougrissement de l’Etat, la multiplication des brisures sociales, la ruée contre les services publics et les biens communs, la casse de l’ascenseur social scolaire, jadis intégrateur, la pratique de l’amalgame délétère « Islam = terrorisme » , le « no future » pour des millions de jeunes Français, quelle que soit leur origine.
Et on voudrait aujourd’hui que je défende, au nom de la douleur, ma République sociale et démocratique bras-dessus bras-dessous avec ses fossoyeurs, avec ceux qui, à force de déifier le marché, de le débrider toujours plus, de tout marchandiser, de dépolitiser, ont laissé le champ libre aux intégrismes de toutes sortes ?
Oui, je crois à la nécessaire, à l’urgente unité populaire et républicaine, mais avec tous les Républicains sincères, tous ceux qui partagent ces valeur de base, la tolérance, l’ouverture à l’autre, la justice sociale, le débat sans corsets, la liberté sans demi-mesure, et notamment celle des médias ; oui, je crois à l’unité avec tous ceux qui défendent le pluralisme de l’information... pas avec les hypocrites qui pleurent aujourd’hui sur la République menacée et qui n’ont cessé d’attiser les haines raciales, les vieilles peurs, de stigmatiser l’autre, de détruire toute espérance progressiste... Qu’ont-ils fait pour éradiquer la Bête ?
Que viennent-ils pleurnicher aujourd’hui sur la liberté de la presse alors que Charlie Hebdo était sur le point de déposer le bilan, que le pouvoir rend chaque jour la vie plus difficile, par des dispositions mortifères à « l’Humanité », au « Le Monde Diplomatique » ? De quelle liberté d’information parle-t-on ? De celle sous la coupe des marchands d’armes, des bétonneurs, des chiens de garde de l’oligarchie, du latifundium médiatique désinformateur, de la pensée unique et cynique.
Oui, je crois à l’unité populaire et républicaine face à la barbarie, mais avec tous ceux qui consacrent beaucoup d’énergie à solidariser, à « faire pays », quand les autres l’atomisent, le livrent à la guerre de tous contre tous, le blessent, le défigurent, en font une jungle. Je me souviens que lorsque Charlie Hebdo nous gratifiait de quelques « unes » décapantes, les moralisateurs venaient faire la leçon à ces « dangereux agitateurs ».
Alors, oui, je suis en deuil, je l’assume, je le revendique. Il y a danger, il faut se rassembler. Oui, j’ai mal, mais je ne veux pas partager ce deuil et cette douleur avec ceux qui ont contribué à créer le climat nauséabond et létal qui ronge notre pays depuis des années. Oui, l’islamisme, comme tous les intégrismes, est un danger. Mais qui arme et entraîne ces monstres ? Le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats, ces Etats voyous, extrémistes, obscurantistes, valets de l’impérialisme français, qui blanchissent les milliards sales dans des paradis fiscaux, garantissent aux multinationales occidentales une chasse gardée pétrolière, piétinent les droits de l’homme et des femmes, combattent les laïques et la gauche... Comment peut-on à la fois s’ériger en gendarme international contre les groupes terroristes, et livrer, par exemple, le Paris Saint-Germain au Qatar
Alors, oui, je manifesterai, le cœur et la colère gros, mais en prenant soin d’éviter les infréquentables. Je ne veux pas, je le redis, partager ce deuil et cette douleur avec eux.