Justine Triet, palme d'or à Cannes
« Un règne si peu capable de se considérer qu’il
disqualifie le monde entier plutôt que de se remettre
en question une seule seconde, avec ses pauvres
préfixes privatifs, son sinistre aveuglement, son
délire solipsiste. A le croire, l’adversaire est illibéral,
la société décivilisée, le peuple ingouvernable.
Demain, les artistes seront peut-être arépublicains,
la culture indémocratique, les retraités désolidaires,
le pays apatriote, la gauche dégouvernante, le ciel
ableui et les étoiles imbrillantes. Il faut entendre cette
langue, ce qu’elle nous dit de la démence qui a cours,
de l’enfermement névrotique de ceux qui la parlent.
Il faut aussi entendre la voix claire d’une femme qui
un soir de mai posa une poignée de mots justes sur
la table, des mots qui nous lavèrent de tout ce déni.
Merci Justine Triet. »
Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018
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